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Patrimoine

Les petits charmes discrets d’Yport

« Yport ? Il n’y a pas grand-chose à voir » m’ont dit des hôtes au début de l’été. Et je n’ai pas su que répondre : cela faisait longtemps que je n’étais pas allée à Yport et, en effet, je n’avais pas le souvenir que ce village était la perle la plus attirante de notre Côte d’Albâtre. Mais dans le cadre de l’opération « Normandie, suivez le guide ! », soutenue par le Conseil Eégional (500 visites gratuites du 13 mai au 15 novembre 2021), j’ai eu le bonheur de redécouvrir ce village de pêcheurs avec Laetitia Oliver, guide conférencière. Une visite qui vaut le détour !


Histoire

Le rendez-vous est donné devant l’église Saint-Martin et c’est tout naturellement en commençant par l’histoire de ce bâtiment que Laetitia commence sa visite. On apprend ainsi qu’Yport a gagné son autonomie bien récemment, en 1842 : ce n’était auparavant qu’un petit hameau dépendant de Criquebeuf et les Yportais étaient obligés de monter sur le plateau pour aller à la messe, pour le marché… Las de tant d’allers et retours, les habitants se sont pris en main : ils ont acheté un terrain et tous ont contribué à la construction d’une église selon leurs compétences. Puis de fil en aiguille, un marché s’est installé à Yport et… ce sont ensuite les habitants de Criquebeuf qui ont été obligés de descendre. :-) Bel exemple d’énergie et de puissance d’un groupe déterminé !

Laetitia nous a fait admirer les petits trésors de l’église (reconstruite depuis à cause d’une coulée de boue) : ex voto, vitraux, chemin de croix, etc. puis nous sommes ressortis et elle a ensuite évoqué la double histoire du village, entre pêche et station balnéaire.


Architecture et peinture pour nous dire le quotidien des Yportais

En s’appuyant sur les détails architecturaux (le crochet aux fenêtres de toit pour faire sécher les filets, la séparation des quartiers des gens de terre et des gens de mer…) , elle nous a brossé le quotidien des pêcheurs et celui des Parisiens en villégiature (chambres des maîtres au Nord pour fuir le soleil et surtout ne pas bronzer par exemple, cabines de plage alors aux couleurs de la villa, etc.) .

Et elle s’est appuyée sur les peintres des deux écoles qui se sont cotoyées à Yport : les académiciens (et ainsi nous avons appris que maints Yportais se trouvaient… au Panthéon - oui ! -  car ils ont servi de modèles pour les personnages de La mort de Sainte Geneviève de Jean-Paul Laurens) et les autres : Pissaro, Corot…


Petites rues confidentielles

Et surtout, notre guide nous a menés dans le dédale des petites rues confidentielles d’Yport : pleines de charme, pittoresques, ces petites artères révèlent un village qu’on ne soupçonne pas si l’on se contente des axes principaux : allez donc faire un tour du côté de la rue des Hottières, de la Sente des feux… et vous serez conquis. 


Nous avons tout naturellement fini sur le front de mer : rien que pour lui, la halte à Yport est nécessaire : entre le Chicard et le Cap Fagnet, ce petit bout de côte a son caractère propre et on comprend pourquoi tant de peintres se sont plu à Yport, une petite station balnéaire qui a toujours joué la carte de la nature et de la simplicité.


Alors, si ! Il y a plein de choses à découvrir à Yport ! Merci à Laetitia, notre guide, et merci à la Région Normandie pour cette opération qui nous permet de nous (ré)approprier notre territoire.


Dans le cadre de l’opération « Suivez le guide ! », cette visite est encore organisée le 19 septembre : https://guidesdenormandie.fr

A d’autres dates, je pense que vous pouvez contacter Laetitia Oliver, qui organise aussi des visites de Fécamp : https://guidesdenormandie.fr/guide/laetitia-oliver/