Forte de l’excellent souvenir que j’avais de l’ancien musée des Terre-Neuvas, je recommandais la visite des Pecheries de Fécamp mais sans y être moi-même encore allée. Maintenant, c’est chose faite et c’est avec plus de chaleur et de conviction que je vais conseiller à tous mes hôtes de réserver une demi-journée à ce lieu moderne et incontournable.
Un musée contemporain et remarquable
A peine entré, on est frappé par l’architecture de cette ancienne usine, qui offre des espaces immenses : au beau milieu du port, le lieu a choisi une saisissante modernité pour nous parler avant tout d’une activité ancestrale à Fécamp : la pêche.
Autre originalité : on commence la visite par le dernier étage, avec un belvédère qui nous offre une vue superbe. Il pleuvait dru quand je suis montée ce jour-là, mais cela n’a pas compromis mon enthousiasme : quelle chance de pouvoir admirer Fécamp dans toutes ses dimensions ! Et c’est ce que nous proposent aussi les riches collections du musée : préhistoire, pêche, bains de mer, traditions cauchoises, peinture, enfance, cabinet de curiosités… Il est clair qu’on ne peut pas tout voir et profiter de tout en une demi-journée. Il faut choisir et revenir.
Tout savoir sur la pêche sur la côte d'albâtre
Pour une première visite, on choisit souvent de se concentrer sur la séquence Marine et Pêche : qu’on soit passionné ou non par ce domaine, on trouvera en effet son compte ici ! On apprend mille et une choses sur la pêche à Fécamp : ses bateaux, depuis la caïque (oui, les Normands ont décidé que ce mot serait féminin, et alors ?) jusqu’au voilier puis au chalutier selon les époques et les pêches (hareng, peche fraîche, morue) : on peut admirer des maquettes extraordinaires et l’audioguide nous aide à comprendre les mystères de ces constructions.
Tableaux, maquettes, objets…
Un grand tableau frappe l’imagination : il nous emmène sur la plage, au retour de la pêche : on voit les hommes s’affairer autour d’un cabestan pour remonter une caïque, d’autres porter les caisses de poissons… tout le perré grouille d’une vie industrieuse et on s’y croirait presque ! Un autre, plus sombre, de Pierre-Marie Beyle saisit par son intensité émotionnelle : il s’agit de La Mauvaise Nouvelle.
Mais les tableaux seuls ne suffiraient pas à nous dire ce que fut la vie à Fécamp : toute une partie nous rappelle que la ville avait des propres chantiers navals et l’on découvre outils et maquettes pour nous aider à saisir cette autre dimension de la vie fécampoise ; des vidéos d’archives nous emmènent à bord, avec les marins… Mais comment énumérer tout ce qu’on peut apprendre et observer dans ce musée formidable ? Et que retenir ?
De petits détails émouvants
Pour ma part, je retiendrai avant tout de petits détails, qui disent les hommes et les femmes de ce coin de terre-mer si beau et si rude : le témoignage d’une femme de marin dont l’époux cachait des petits mots doux dans la vaisselle ou les tiroirs afin qu’elle pense à lui quand il était à bord ; le porte-voix d’un capitaine de chalutier ; la chique et les biscuits du marin, sans oublier les petites publications coquines pour passer le temps à bord ; les poux de morue que les marins conservaient dans leur poche… ces petites choses précieuses que la muséographie des Pêcheries de Fécamp a su mettre en valeur pour garder ce passé bien vivant.
Le Marché aux Poissons
N’oublions pas que le lieu est une ancienne usine pour sécher et conditionner la morue et aussi fumer le saumon qu’on faisait venir de Norvège : les fours conservés tels quels nous rappellent ce passé et tout cela donne des idées : en sortant du musée, il faut aller faire un tour au Marché aux poissons juste à côté : on peut déguster sur place, acheter poissons et crustacés et leur magnifique saumon fumé : avec un petit blanc, c’est magique sur la terrasse de la Clozette du Clos Delamare !
Les Pecheries de Fécamp – 3 quai Capitaine Jean Recher – 76400 FECAMP – 02 35 28 31 99
La Marché aux Poissons – www.lemarcheauxpoissons.com